Tout dépend de la manière dont vous abordez votre productivité.
Dans le cas des cadres, faire son métier, tenir son poste, n’est pas uniquement fait d’heures de concentration profonde passées à remplir ses slides power-point et ses tableurs excel.
Le retour du télétravail nous a montré à quel point les discussions informelles au moment du café avaient leur importance et combien la politique prenait de place dans une journée. Les études indiquent aussi que les télétravailleurs ont 1/4 de chances en moins d’être promus par rapport à leurs collègues en présentiel. On ne va pas seulement au bureau pour traiter ses dossiers.
Chaque poste comporte également des temps de réflexion, de veille et de curiosité (même si cette dernière peut faire débat !); sans oublier pas les phases de présentéisme et le temps perdu à attendre que le chef s’en aille pour pouvoir partir soi-même.
Comment ne pas imaginer que la semaine puisse être raccourcie légalement ou au moins rendue bien plus flexible ? Bon nombre de pays sont aujourd’hui à 32h par semaine pour une productivité identique quand un cadre français se retrouve occupé 5 jours sur 7, à heures fixes et sans flexibilité sur sa semaine.
La seule contrainte pour le manager sera peut-être de faire plus confiance à son salarié pour le laisser juger en autonomie de son organisation et délivrer son travail dans le temps imparti, de lui imposer de faire son travail en sauvegardant sa santé mentale et d’arrêter le micro-management.
Ça ne semble pas si impossible si on se remémore qu’une des règles fondamentales du management est de ne pas créer d’injonctions contradictoires. L’objectif de l’entreprise est que son équipe remplisse ses objectifs et de maintenir la productivité, pas de décerner la médaille du salarié qui aura le plus rigoureusement été assis derrière son ordinateur. On repensera aussi à la théorie selon lequel plus vous avez de temps disponible pour réaliser une tâche plus vous mettrez effectivement de temps à la réaliser (sans obtenir un meilleur résultat).
Cependant, il est de mauvais augure que les médias étrangers prennent déjà aujourd’hui en exemple la France et son droit à la déconnexion. On revient peut-être de moins loin que les autres mais cette mesure à elle seule ne suffira pas à enrayer l’envolée des burn-outs et ne devrait pas nous donner des lauriers immérités.